La jalousie est comme une épine dans le pied.
On la sent toujours où que l'on soit.
C'est un poison qui détruit tout sur son passage.
Il y a deux sortes de jalousie :
celle de l'amoureux suspicieux qui voit le danger partout
et soupçonne tout ;
et celle de l'envieux qui n'arrive pas à se satisfaire de ce qu'il a et convoite le bien ou le bonheur d'autrui.
Dans les deux cas, elle est un sentiment néfaste,
qui détruit et abime toute chose
et qui peut même conduire à la folie.
En amour, la jalousie n'est pas une preuve d'amour
comme on a tendance à le croire trop souvent.
Elle trahit un manque de confiance,
en soi et en l'autre que l'on soupçonne
de toutes les turpitudes, dès que l'on a le dos tourné.
Le prisme de la jalousie déforme tout.
à la manière d'un miroir grossissant,
l'événement le plus anodin prend une proportion démesurée :
un retard est interprété comme une preuve,
un sourire adressé à un inconnu comme une trahison,
un silence comme un aveu et ainsi de suite.
Elle tue l'amour plus qu'elle ne le nourrit.
Elle éloigne l'autre et isole celui qui en est sa proie.
Dans les rapports sociaux, elle nuit à l'amitié,
altère la confiance, elle stérilise tout.
Impossible en effet de se réjouir du bonheur d'un ami
si on l'envie secrètement,
impossible de partager, de fraterniser.
La jalousie est l’ennemi de la sérénité,
du don de soi, de la générosité.
Il faut absolument la dominer,
car elle est assurément
le plus grand de tous les maux,
ainsi que le souligne
La Rochefoucauld.