Un matin, nomade se porte le regard sur le monde
Se perd dans les dessins du vent
Se voile pour un moment
Par le châle rouge qui couvre mes mots
Un matin, au croisé de nos destinées
Vos yeux, monsieur, obstinés
M’ont pris dans la tourmente houleuse
Des vagues de l’azur réprimé
Entre deux paupières ou se tracent des rides
Une mer sur une terre timide
Et des prunelles qui cherchent l’inconnu
Vers l’horizon chevillent perdues
Vos yeux monsieur m’ignoraient
Moi et l’émoi qui m’entourait
Et ma voix qui pensait vous murmurer
Quelques chapitres de la vie
La fin de l’histoire de la rose
Et ce temps qui ose
Éparpiller mes feuilles et mes proses
Sur le chemin de non retour
Ou se croisent nos âmes moroses
Ou il pleut sans cesse sur nos yeux …
Monsieur……
Vos yeux ne me trouvaient guère
Le train a sifflé la fin du chemin
Et voilà que disparait la mer
L’azur des vagues et vos soupirs
Vous partiez, se crispa ma chair
Et le cœur pour vous osa gémir
Et voilà la cadence des pas
Le châle rouge déchirait le vent
S’éloigna la raison
Dans le bruissement des arbres
S’éloigna ton ombre
Entre ces êtres en marbre
Ce matin Monsieur...
Au croisé de nos destinées
Je revois vos yeux, l’azur obstiné
Vous prenez une place à coté de mon âme
Se rompe la glace par une seule flamme
Et revient la rose d’un lointain printemps
La quiétude du chemin
le sourire d’un enfant….
Sihem
Novembre 2012